L’Union africaine invite Donald Trump à «réfléchir avant de parler» de la situation au Nigeria
© ONU / Loey FelipeLe président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a rejeté les accusations de Donald Trump évoquant un «génocide» contre les chrétiens au Nigeria. Il a affirmé le 12 novembre à New York qu’aucune situation de ce type n’existait dans le nord du pays, contrairement aux affirmations du président américain.
Le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Mahmoud Ali Youssouf, a déclaré le 12 novembre à New York qu’il n’y avait « aucun génocide » dans le nord du Nigeria, en réponse aux propos du président américain Donald Trump. Ce dernier avait affirmé que de « très grands nombres » de chrétiens y étaient tués et avait menacé d’une possible intervention militaire américaine.
« Ce qui se passe dans le nord du Nigeria n’a rien à voir avec les atrocités que nous avons pu observer au Soudan ou dans certaines régions de l’est de la République démocratique du Congo », a précisé Youssouf devant la presse aux Nations unies. Il a invité le président américain à « réfléchir à deux fois avant de faire de telles déclarations », ajoutant que « les premières victimes de Boko Haram sont des musulmans, pas des chrétiens ».
Le groupe islamiste armé Boko Haram mène depuis quinze ans une insurrection meurtrière dans le nord-est du Nigeria, faisant des dizaines de milliers de morts. Les experts en droits humains soulignent que la majorité des victimes sont musulmanes.
Abuja rejette les accusations de Trump
Début novembre, Donald Trump avait affirmé avoir demandé au Pentagone de se préparer à une action militaire rapide si le Nigeria « échouait à protéger les chrétiens ». Il avait également menacé de suspendre toute aide américaine à Abuja et promis de « nettoyer complètement » le pays des « terroristes islamiques ».
Dans un communiqué, le ministère nigérian des Affaires étrangères a réaffirmé l’engagement de son gouvernement à lutter contre l’extrémisme violent et a appelé Washington à maintenir des relations de coopération étroites. « Le Nigeria continuera à défendre tous ses citoyens, quelle que soit leur race, leur croyance ou leur religion », a indiqué le ministère.