Édouard Geffray : une école en crise, mais des choix assumés pour 2026

Le 22 octobre 2025, dans son premier entretien en tant que ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray a qualifié sur France Inter la situation de l’école française d’«extrêmement inquiétante». Face aux suppressions de postes prévues dans le budget 2026, il défend une stratégie alignée sur la baisse démographique.
Nommé ministre de l’Éducation nationale dans le gouvernement Lecornu II, Édouard Geffray n’a pas mâché ses mots lors de son premier entretien sur France Inter, évoquant une situation « extrêmement inquiétante ».
🇫🇷 FLASH | La situation de l’école est "extrêmement inquiétante", selon le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray. (France Inter)pic.twitter.com/LfS1nreFkg
— AlertesInfos (@AlertesInfos) October 22, 2025
Soulignant une crise scolaire marquée par des faiblesses académiques, des inégalités croissantes et des enjeux de santé pour les élèves, il fixe trois priorités tout en justifiant les choix budgétaires controversés pour 2026. Il doit aussi composer avec la défiance des syndicats qui se sont déjà mobilisés à la rentrée de septembre.
Un constat alarmant et des mesures contestées
Édouard Geffray dresse un tableau sombre de l’école française, en crise sur trois fronts : un niveau scolaire en berne, des inégalités sociales et scolaires persistantes, une santé physique et psychique des élèves préoccupante. Pour y répondre, il annonce un renforcement de la formation des enseignants, avec des concours accessibles dès bac +3 et 8 800 postes de stagiaires prévus dans le projet de loi de finances (PLF) 2026.
Il mise aussi sur le recrutement de psychologues et d’infirmières scolaires, malgré des postes de médecins vacants. Face aux 4 000 suppressions de postes d’enseignants prévues, le ministre invoque une baisse démographique d’un million d’élèves en primaire et maternelle entre 2018 et 2028, affirmant qu’« il n’y a plus d’enfants » dans certaines zones.
Entre 2018 et 2028, l'école primaire aura perdu un million d’élèves.
— Edouard Geffray (@EdouardGeffray) October 22, 2025
Nous ne voulons pas subir cette baisse mais en limiter les effets négatifs et réduire le nombre d'élèves par classe.
A la rentrée 2026, pour la 1ère fois de notre histoire, ils seront en moyenne 21 par classe. pic.twitter.com/RNJObraB87
Il promet une moyenne historique de 21 élèves par classe dans le premier degré en 2026. Cependant, les syndicats, comme SE-Unsa, relativisent : cette baisse masque des disparités régionales et ne résout pas les effectifs élevés au collège et lycée.
Sur X, la revue en ligne spécialisée sur l’éducation « Café Pédagogique » s’interroge sur l’annonce du ministre de vouloir baisser le nombre d'élèves par classe en interrogeant : « En supprimant des postes ? ».
"On a une contrainte démographique, on en profite pour baisser le nombre d'élèves par classe" assure le nouveau ministre Edouard Geffray sur France inter
— Le café pédagogique (@cafepedagogique) October 22, 2025
🤔En supprimant des postes ? pic.twitter.com/TP4dq4wXhE
Le ralentissement des recrutements d’AESH (1 200 en 2026 contre 2 000 en 2025) suscite également des critiques, Geffray reconnaissant des contraintes budgétaires et un manque d’attractivité du métier. Considéré comme le successeur de Jean-Michel Blanquer, ministre très critiqué par les syndicats, le nouveau ministre devrait rapidement faire face à des mouvements sociaux.