Accusations de viol au tribunal de Bobigny : deux policiers mis en examen et écroués, une vidéo retrouvée
Source: Gettyimages.ruDeux policiers, âgés de 35 et 23 ans, accusés de viol sur une femme dans l’une des geôles du tribunal de Bobigny, ont été mis en examen et placés en détention à Paris le 1er novembre. Une vidéo a été retrouvé sur le portable d'un des deux fonctionnaires écroués, qui auraient «reconnu la réalité des relations sexuelles» avec leur accusatrice.
La procureure de Paris Laure Beccuau a confirmé ce 2 novembre l'existence d'une vidéo retrouvée sur le portable de l'un des deux policiers mis en examen la veille pour « viol et agressions sexuelles par personnes abusant de l’autorité conférée par leurs fonctions ». Accusés de viol par une femme détenue au dépôt du tribunal de Bobigny, les deux fonctionnaires ont été placé détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet.
Une mise en examen qui a été décidée sur la base des « déclarations de cette plaignante qui ont été corroborées par un certain nombre d'éléments que nous possédons au dossier », dont ladite vidéo, a expliqué la magistrate sur France Info. « Ce sont autant d'éléments qui crédibilisent sa parole», a souligné Laure Beccuau, soulignant que les deux policiers ont «reconnu la réalité des relations sexuelles » avec cette femme de 26 ans, et les « prétendent consenties ».
Une « relation consentie » à laquelle se tient la défense, à l’instar de maître Xavier Nogueras, qui assiste l’un des deux agents. Le pénaliste, cité le 31 octobre par Le Parisien, dépeint le policier qu’il défend comme « passionné par son métier, expérimenté ». Un policier qui, selon ses dires, se retrouverait face à une « personne qui est parfaitement habituée aux locaux de garde à vue et qui a très opportunément dénoncé des faits après avoir vu trois magistrats dans le cadre des poursuites pour lesquelles elle a été condamnée à une peine de 18 mois d’emprisonnement ».
D’après une source proche du dossier, également citée par le quotidien régional, la plaignante qui accuse les policiers de l’avoir violé à deux reprises, dans la nuit du 28 au 29 octobre, « n’aurait révélé les faits qu’après sa condamnation le jour même en comparution immédiate, avec mandat de dépôt, à son arrivée en détention ». « Cela interroge notamment sur la question de contrainte, qui me semble évoluer dangereusement dans le sens d’une présomption systématique d’absence de consentement », a réagi maître Xavier Nogueras auprès du Parisien.
Cette même source a précisé que le juge des libertés et de la détention ayant ordonné les mandats de dépôt a prononcé le huis clos afin de « respecter la présomption d’innocence et préserver la sérénité des débats ».
L’existence de cette vidéo avait été révélée le 31 octobre, également par Le Parisien, qui a précisé que les faits se sont déroulés dans un dépôt « pointé du doigt pour son insalubrité depuis de nombreuses années ». Le matin même, les deux policiers étaient déférés au tribunal judiciaire de Paris, après avoir été placés la veille en garde à vue.