Sabotage de Nord Stream : l’Italie approuve l’extradition d’un suspect ukrainien vers l’Allemagne

La cour d’appel de Bologne a validé l’extradition vers l’Allemagne d’un Ukrainien accusé d’avoir participé au sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022. Le suspect, arrêté près de Rimini, reste en détention en attendant la décision de la Cour de cassation.

La justice italienne a confirmé ce 27 octobre l’extradition vers l’Allemagne d’un Ukrainien soupçonné d’avoir participé au sabotage des gazoducs Nord Stream en 2022, selon Reuters. Identifié sous le nom de Sergueï Kouznetsov, l’homme est accusé par les procureurs allemands d’avoir pris part à une opération visant à détruire des infrastructures énergétiques essentielles reliant la Russie à l’Europe.

Lire aussi

Désertion en Ukraine : épuisement, corruption et faiblesse du commandement en sont les causes

La cour d’appel de Bologne a validé le transfert du suspect, confirmant une décision rendue précédemment. L’affaire, toutefois, n’est pas close : le dossier doit encore être examiné par la Cour de cassation italienne, qui devrait se prononcer dans les prochaines semaines. En attendant cette audience, l’accusé demeure en détention en Italie.

Toujours selon Reuters, la défense a annoncé vouloir déposer un nouveau recours, invoquant des questions de droit international et de droits humains. L’avocat du suspect, Nicola Canestrini, soutient que son client devrait bénéficier d’une forme d’immunité, mais cette position reste sans effet sur la procédure en cours. Les autorités allemandes, de leur côté, se sont abstenues de tout commentaire sur les démarches entreprises en Italie.

Cette décision de la justice italienne contraste avec celle récemment prise en Pologne. Le 17 octobre, un tribunal polonais a ainsi rejeté la demande d’extradition d’un autre ressortissant ukrainien recherché dans la même affaire et a ordonné sa libération.

Les explosions qui ont frappé les gazoducs Nord Stream 1 et 2 en septembre 2022 ont provoqué une rupture majeure dans les approvisionnements énergétiques vers l’Union européenne. L’acte, qualifié de sabotage tant par les autorités occidentales que par la Russie, a marqué un tournant dans la crise énergétique du continent.

Aucun auteur n’a été officiellement désigné responsable. L’Ukraine a nié toute implication, tandis que l’enquête allemande se poursuit pour identifier les exécutants et les commanditaires. Si l’extradition est confirmée, Sergueï Kouznetsov devra répondre de plusieurs chefs d’accusation, notamment de collusion pour provoquer une explosion, de sabotage anticonstitutionnel et de destruction d’infrastructures critiques.

Pour rappel, selon les médias occidentaux, il s'agit d'un ancien capitaine des forces armées ukrainiennes et ancien officier du Service de sécurité de l'Ukraine. Le suspect était membre d'une unité située près de Kiev en 2022. L’ex-militaire possède deux passeports ukrainiens délivrés sous des noms différents.