Une peine «à la hauteur» : en France, Cédric Jubillar condamné à 30 ans de prison pour le meurtre de sa femme

La cour d’assises du Tarn a condamné, ce 17 octobre, Cédric Jubillar à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre, en décembre 2020, de son épouse Delphine, dont le corps n’a jamais été retrouvé. Dénonçant un verdict «violent», ses avocats ont annoncé leur intention de faire appel.
« C'est la vérité qui a gagné sur le mensonge », a réagi, ce 17 octobre, Maître Mourad Battikh, avocat des parties civiles, satisfait du verdict prononcé à l’encontre de Cédric Jubillar, reconnu coupable du meurtre de sa femme, Delphine Jubillar, dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn.
Condamné à 30 ans de réclusion criminelle, le maximum que prévoit la loi en France, ce peintre-plaquiste de 38 ans a écouté, impassible, l’énoncé du verdict avant d’échanger avec ses avocats. Ces derniers, qui réclamaient son acquittement, ont annoncé qu’ils allaient faire appel. Un nouveau procès pourrait donc se tenir en 2026.
« Ça a été violent, surtout pour notre client », a déclaré Maître Alexandre Martin, un des avocats de Cédric Jubillar. « Nous sommes déçus, mais nous savions qu'il y aurait un deuxième combat ; nous allons nous remettre au travail pour faire appel. Il se dit que, peut-être, en appel, un autre jury populaire pensera autrement », a-t-il ajouté. « Nous espérons que de futurs jurés y croiront », a abondé Maître Emmanuelle Franck, autre avocate de Cédric Jubillar.
« C'est une peine à la hauteur de l'absence d'aveux et de corps », a déclaré Malika Chmani, avocate des enfants Jubillar, Louis et Elyah, âgés de 11 et 6 ans. « C’est à la hauteur […] de l’absence d’aveux et de corps », a-t-elle répété à la sortie du tribunal. « Il doit nous indiquer où se trouve la dépouille de sa femme, pour la restituer à sa famille. Delphine n’a pas disparu, elle a été tuée », a, pour sa part, déclaré Maître Laurent Boguet, autre avocat des enfants de Cédric et Delphine Jubillar.
« Il m’a avoué avoir tué sa femme », affirme une petite amie
Si le corps de Delphine, 33 ans au moment des faits, n’a jamais été retrouvé, Cédric Jubillar est incarcéré à la prison de Seysses, près de Toulouse, depuis sa mise en examen en juin 2021. Un milieu carcéral où il se serait livré à des confidences.
« Tu sais que je m’en suis débarrassé, j’ai vu qu’elle avait envoyé des messages à l’autre PD, j’ai pété un câble. Ils n’ont même pas trouvé le couteau, ces abrutis », aurait-il notamment déclaré dès ses premières semaines de prison à un codétenu, Marco, qui est venu du Portugal témoigner durant le procès. Celui-ci a toutefois été dépeint comme « complètement malade », « mythomane » et « fou » par Sofiane, un autre détenu entendu par la cour d’assises.
Deux mois avant l’ouverture de son procès, la nouvelle compagne de Cédric Jubillar confiait à la presse que, lors d’un parloir, il lui aurait raconté avoir « étranglé » sa femme après avoir pris connaissance des messages d’amour qu’elle envoyait à son amant. Il aurait ensuite placé le corps à bord de sa Peugeot 207 bleue et serait parti sans bruit, en profitant de la pente devant la maison familiale pour ne pas faire tourner le moteur. Celle-ci aurait, depuis, pris ses distances.
« Il m’a avoué avoir tué sa femme, il m’a dit l’avoir étranglée chez eux, sur le canapé, qu’elle ne s’y attendait pas et qu’elle n’a eu le temps de rien », a relaté cette jeune femme dans une vidéo diffusée par France 3 Occitanie. « J’ai déjà tué une fois, ne me trompe pas et tout se passera bien », lui aurait-il également déclaré.