Israël s’acharne sur le Sud-Liban

Des frappes israéliennes massives ont visé des infrastructures libanaises malgré la trêve, causant des dégâts matériels et des victimes. Tsahal affirme cibler des installations du Hezbollah déguisées sous couvert civil. Des efforts diplomatiques s’organisent pour préserver le cessez-le-feu et superviser un désarmement futur.
Dans la soirée du 16 octobre, le sud du Liban a été secoué par une salve de frappes massives menées par l’armée israélienne, en dépit d’une trêve en place depuis près d’un an. L’objectif affiché : des infrastructures liées au Hezbollah et l’association « Vert sans Frontière ». À l’aube, des raids dans le Sud et la Békaa avaient déjà fait un mort et sept blessés, selon les autorités sanitaires.
Aux alentours de Mazraa Sinaï et Ansar, huit frappes ont déclenché des boules de feu, des explosions ayant retenti jusqu’à Saïda et dans la vallée de la Békaa. « Le ciel s’est embrasé, la maison tremblait », témoigne une habitante d’Adloun citée par L’Orient-Le Jour.
Parmi les cibles : une carrière, une usine de taille de pierres, un concasseur de béton, ainsi que des équipements lourds. Le porte-parole arabophone de l’armée israélienne, Avichay Adraee, affirme que ces installations servaient au Hezbollah pour reconstruire des infrastructures sous couvert civil, et dénonce l’utilisation de l’association « Vert sans Frontière » à des fins d’« activité terroriste déguisée », selon ses dires.
Plus de 10 000 roquettes saisies
Plus tôt dans la journée, un avion de chasse et un drone ont bombardé Bnaafoul, près de Saïda ; un blessé est à déplorer. Un raid a également visé Kaouthariyet el-Sayyad, et des frappes aériennes ou de drones ont touché Ali Taher, la colline de Dabbache, Adloun et Zahrani.
En Békaa, deux maisons déjà visées précédemment à Chmestar ont été à nouveau touchées : un agent des douanes y a trouvé la mort, et un blessé a été recensé. L’armée israélienne maintient qu’elle a également visé des installations souterraines du Hezbollah utilisées pour stocker des armes.
Parallèlement, les soldats israéliens ont mené un ratissage à partir de la colline occupée de Tallet Hamames, tirant vers Wadi el-Assafir, tandis que des frappes isolées ont visé Deir Antar, Aïtaroun et des zones agricoles à l’est de Blida. Côté civil, Électricité du Liban (EDL) a annoncé avoir réparé des lignes endommagées par les bombardements antérieurs, en particulier la liaison 220 kV Zahrani-Tyr. La ligne 66 kV Zahrani-Msayleh demeure hors service en raison de la chute d’un pylône, mais cela n’aurait pas une incidence majeure grâce aux lignes de secours existantes.
Enfin, sur le plan diplomatique, l’ONU, les États-Unis, la France et l’armée libanaise se sont réunis le 15 octobre à Naqoura pour réaffirmer leur engagement en faveur du respect de la trêve. Le Centcom indique que près de 10 000 roquettes, 400 missiles et plus de 205 000 munitions non explosées ont été retirés cette année dans le cadre du désarmement du Hezbollah. Le nouveau représentant militaire américain au Liban, le lieutenant-général Clearfield, a été nommé président du mécanisme de contrôle mis en place depuis novembre 2024 pour surveiller les engagements d’Israël et du Liban.