«Les responsables libanais ne sont pas au service des États-Unis», assène le chef du Hezbollah

Naïm Qassem, chef du Hezbollah, accuse les États-Unis d’ingérence au Liban et rejette catégoriquement tout projet de désarmement sans un retrait complet des forces israéliennes du pays du Cèdre. Il répond aux menaces de Tom Barrack en affirmant que le mouvement ne cèdera pas et qu’aucun accord ne sera possible sans l’aval de l’Iran.
Lors d’une cérémonie en Iran, le secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, a lancé des tirs croisés contre les États-Unis et Israël, affirmant que « les responsables libanais ne sont pas au service des États-Unis » et qu’il « n’accepte pas qu’ils le soient ».
Il a accusé l’ingérence américaine de conduire à « des massacres et à des génocides » dans la région et a affirmé que la stabilité du Liban passera par l’arrêt des agressions d’Israël, et non par la remise des armes du Hezbollah aux forces étatiques. Naïm Qassem a également mis en garde contre la perspective d’un « Grand Israël » et a rejeté toute soumission de son mouvement ou de l’État libanais à l’occupant ou à la puissance américaine.
Le Hezbollah durcit sa position
Ces déclarations interviennent en réponse à l’avertissement de l’émissaire américain Tom Barrack, qui a menacé d’une offensive israélienne et d’un report des législatives de mai 2026 si le Hezbollah ne se désarmait pas. Naïm Qassem a réfuté l’idée que son parti soit affaibli ou en situation d’ultimatum : « Sur le plan pratique, il n’y a rien de nouveau, si ce n’est que les États-Unis tentent d’obtenir par la politique ce qu’Israël n’a pas pu obtenir par la guerre. »
Le chef du Hezbollah a relevé que toute négociation avec Israël ne verra pas le jour sans l’aval de l’axe Iran-Liban, selon un article du journal libanais L’Orient-Le Jour. Le bras de fer diplomatique se durcit : l’Iran refuse de donner un feu vert pour tout accord de paix ou de désarmement avant une entente avec Washington, complexifiant un cessez-le-feu déjà fragile.
De surcroît, Naïm Qassem trace une ligne rouge : le Hezbollah ne cèdera ni son arsenal ni son rôle de « résistance », estimant que demander son désarmement revient à entériner l’occupation. Il désigne les États-Unis comme « partenaires » d’Israël dans le projet d’affaiblissement du Liban et appelle à un front uni de la nation pour préserver « sa force » et sa souveraineté. Le message, clair et sans ambiguïté, marque un point de non-retour dans la dynamique du parti chiite, pris en étau entre les pressions israélo-américaines et les invectives des partis libanais qui s’impatientent face à une situation de plus en plus instable.