Royaume-Uni : des milliers de migrants bientôt logés dans des casernes militaires
Source: Gettyimages.ruFace à la hausse des arrivées par la Manche et aux coûts explosifs de l’hébergement hôtelier, Londres prévoit de loger jusqu’à dix mille migrants dans des casernes militaires. Une mesure qui pourrait, paradoxalement, coûter encore plus cher au contribuable britannique.
À partir de la fin novembre, le gouvernement britannique commencera à héberger des immigrés clandestins arrivés par la Manche dans des casernes militaires, rapporte The Times citant des sources au ministère de l’Intérieur. D’ici la fin de l’année prochaine, environ dix mille personnes pourraient y être transférées. Il s’agit des casernes Cameron à Inverness et du camp d’entraînement de Crowborough, dans l’East Sussex, au sud de l’Angleterre.
Selon le gouvernement britannique, la mesure devrait alléger la charge budgétaire et permettre d’abandonner l’hébergement coûteux des clandestins dans des hôtels. Le ministère de l’Intérieur explore aussi des sites industriels et d’autres solutions temporaires, moins onéreuses et jugées « plus acceptables ». Actuellement, l’accueil d’un clandestin à l’hôtel coûte en moyenne entre 108 et 144 livres sterling (soit 127 à 165 euros) par jour au Royaume-Uni.
Rentabilité remise en question
Cependant, cette solution pourrait ne pas être optimale. Selon des sources citées par The Times, transformer des casernes en centres d’hébergement reviendrait plus cher que loger les migrants à l’hôtel. Le quotidien précise que les bâtiments militaires doivent être désamiantés, les terrains dépollués des résidus chimiques et des munitions non explosées. De plus, l’absence d’écoles et de structures de santé imposerait de recréer toute une infrastructure sur place.
En août dernier, le gouvernement britannique a révélé un nombre record de traversées : 28 076 immigrés clandestins depuis le début de 2025, soit une augmentation de 46 % par rapport à l’année précédente.
À la mi-octobre, la ministre de l’Intérieur, Shabana Mahmood, a reconnu que le Royaume-Uni, à l’instar de plusieurs pays européens, avait perdu la maîtrise de ses frontières sous la pression migratoire. Elle a averti que l’absence de règles plus strictes risquait de « saper la confiance » non seulement envers les responsables politiques, mais aussi envers les institutions de l’État.