Pressions sur Beyrouth : Washington et Le Caire s’activent pour éviter une escalade au Sud-Liban

Le Liban a accueilli plusieurs émissaires américains et arabes pour relancer les discussions sur le cessez-le-feu avec Israël. Washington pousse Beyrouth à envisager des négociations directes, tandis que l’Égypte et la Ligue arabe prônent la désescalade. De son côté, le Hezbollah affirme vouloir éviter toute reprise de la guerre ouverte.

Les capitales s’activent à Beyrouth. Ces dernières heures, une série de réunions intenses s’est tenue entre les principaux responsables libanais et plusieurs émissaires étrangers, dont l’Américaine Morgan Ortagus et le chef du renseignement égyptien Hassan Rachad, au sujet des négociations avec Israël et de la stabilisation du Sud-Liban.

Reçue à Baabda par le président Joseph Aoun, la diplomate américaine a insisté sur le renforcement du comité de supervision du cessez-le-feu, tandis que le chef de l’État a plaidé pour le retour des habitants du Sud et le déploiement complet de l’armée conformément à la résolution 1701. Celle-ci prévoit le retrait israélien total du territoire libanais et le désarmement des milices, une clause toujours rejetée par le Hezbollah, qui conserve une partie de son arsenal.

Washington tente d’imposer des négociations entre Tel Aviv et Beyrouth

Morgan Ortagus a également rencontré Nabih Berry et Nawaf Salam, auxquels elle aurait soumis deux options : des négociations directes ou indirectes avec Israël sous supervision américaine. Le Premier ministre a souligné que tout dialogue viserait avant tout la fin des attaques israéliennes et le retrait des zones occupées, tout en demandant un soutien international accru à l’armée libanaise et une conférence sur la reconstruction du Sud.

En parallèle, la ministre Hanine el-Sayed a rappelé la nécessité de stabiliser les régions sinistrées pour garantir la continuité des services publics et éviter un effondrement social.

Le chef du renseignement égyptien, Hassan Rachad, a assuré le soutien du Caire au Liban, tandis que le secrétaire général de la Ligue arabe, Ahmed Abou el-Gheit, a jugé une reprise du conflit « hautement improbable » grâce à la médiation américaine, qui pousserait Israël à renoncer aux cinq points encore occupés au Sud.

Ces manœuvres diplomatiques s’intensifient alors que les frappes israéliennes ont fait au moins douze morts depuis le 23 octobre, et que le Hezbollah, par la voix de Naïm Qassem, réaffirme ne pas vouloir d’escalade militaire.