Maduro réplique à Trump : «Comment serais-je un dictateur si je n’ai pas étudié à l’École des Amériques ?»
Source: Gettyimages.ruMaduro a réfuté les accusations de «dictateur» lancées par Trump, affirmant non sans ironie ne pas avoir fait d'études aux États-Unis. Ce face-à-face verbal s'inscrit dans un contexte de tensions accrues, avec le déploiement éventuel par les États-Unis de milliers de troupes dans les Caraïbes, auquel le Venezuela répond par des exercices.
Nicolás Maduro a rejeté les accusations de « dictateur » formulées par Donald Trump, en ironisant sur son parcours. « Comment se fait-il que je sois un dictateur […] ? Je n’ai pas été formé à Langley, ni à West Point, ni à l’École des Amériques, ni à Harvard, mais aux lycées de Caracas, dans les quartiers El Valle, 23-de-Enero, Catia, Propatria, El Cementerio », a déclaré le président vénézuélien.
La pique vise directement l’École des Amériques, connue pour avoir formé des officiers impliqués dans des coups d’État latino-américains au XXᵉ siècle.
Cette joute verbale intervient alors que les tensions montent entre les États-Unis et le Venezuela, sur fond de mouvements militaires américains dans les Caraïbes. The Washington Post évoque le déploiement d’environ 16 000 militaires américains dans la région et la modernisation d’installations navales stratégiques à Porto Rico. Reuters, pour sa part, rapporte que Washington se préparerait à des opérations de longue durée.
« Les jours de Maduro sont comptés »
Trump, lui, a estimé, dans une interview à CBS News le 3 novembre, que « les jours de Maduro sont comptés ». Le président américain s'est toutefois abstenu de répondre directement à la question de savoir si les États-Unis prévoyaient des frappes sur le territoire vénézuélien, déclarant qu'il n'avait pas l'intention de communiquer de tels projets aux journalistes.
De son côté, Caracas multiplie les exercices militaires et diffuse des images de formations de ses unités spéciales, en prévision d’un possible scénario d’affrontement.
Montée des tensions régionales
Les tensions dans la région des Caraïbes se sont fortement accrues cet automne après une série de frappes américaines contre des navires qui, selon l'administration Trump, seraient utilisés par les cartels de la drogue vénézuéliens et colombiens pour la contrebande de substances interdites. Depuis début septembre, au moins 13 opérations de ce type ont été menées dans les eaux internationales de la mer des Caraïbes et de l'océan Pacifique oriental, faisant au moins 60 morts. Le président américain a justifié les actions de l'armée par une « guerre » contre les groupes criminels. Plusieurs médias y voient un prétexte pour préparer une opération militaire contre le Venezuela et son président.
Le 10 octobre, le Venezuela a saisi le Conseil de sécurité de l'ONU. L'ambassadeur du Venezuela en Russie, Jesús Rafael Salazar Velásquez, a déclaré que Washington utilisait le trafic de drogue comme prétexte pour déclencher une guerre. Le 1ᵉʳ novembre, le ministère russe des Affaires étrangères, par la voix de sa porte-parole Maria Zakharova, a souligné que la Russie soutenait les autorités vénézuéliennes dans la défense de leur souveraineté nationale et se prononçait en faveur du maintien de la paix dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes. Moscou a appelé à la nécessité de désamorcer la situation et de contribuer à la recherche de solutions dans le respect des normes du droit international.