France : la nationalisation d’ArcelorMittal, une victoire symbolique pour la gauche

France : la nationalisation d’ArcelorMittal, une victoire symbolique pour la gauche© spppi-cof.org
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En France, l’Assemblée nationale a adopté, le 27 novembre, en première lecture, la proposition de loi LFI visant à nationaliser les sites français d’ArcelorMittal. Ce vote, soutenu par la gauche et marqué par l’abstention du RN, répond à la crise de l’acier et au plan social annoncé en avril, mais son avenir au Sénat reste incertain.

Le vote du 27 novembre sur la nationalisation des sites d’acier d’ArcelorMittal marque un tournant symbolique dans le débat sur la souveraineté industrielle française. Portée par la députée Aurélie Trouvé, la mesure vise à préserver 15 000 emplois et à accélérer la décarbonation des sites clés comme Dunkerque et Fos-sur-Mer, face à la menace de délocalisation.

Le texte, adopté par 127 voix contre 41, dispose que « la société ArcelorMittal France est nationalisée » pour un coût estimé à trois milliards d’euros. La France insoumise (LFI) y voit « l’unique solution » pour contrer le « tsunami » d’acier asiatique à bas prix et relancer les investissements dans les hauts-fourneaux électriques.

Aurélie Trouvé, rapporteure du texte, a insisté à la tribune sur l’urgence : il faut quatre ans pour construire ces installations, alors que l’acier français risque de devenir non rentable dès 2030 sans action décisive.

La mobilisation a débuté tôt, avec 200 à 300 salariés et délégués syndicaux rassemblés aux Invalides à l’appel de la CGT. Jean-Luc Mélenchon et d’autres députés LFI sont venus les soutenir, aux côtés de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui a dénoncé la « stratégie d’obstruction » du RN.

Ce dernier avait déposé plus de 310 amendements pour bloquer le vote, accusant LFI de susciter de « faux espoirs ». Sébastien Chenu (RN) a justifié cette tactique comme une réponse à de précédentes obstructions, mais le RN a finalement retiré certains amendements, permettant le scrutin tout en dénonçant le mépris des troupes mélenchonistes pour les ouvriers.

Sur X, Jean-Luc Mélenchon a célébré l’événement : « Cette nuit, une page d'histoire à l’Assemblée nationale. ArcelorMittal est nationalisé ! Pour la première fois depuis 1982, une nationalisation en France. LFI et la CGT du Nord ont mené main dans la main le combat décisif. Modèle de jonction dans la lutte, d'une convergence ferme. Et pour finir, la victoire ! »

Cette réaction enthousiaste contraste avec les critiques du gouvernement. Le ministre de l’Industrie, Sébastien Martin, a averti que la nationalisation « fragiliserait l’emploi au lieu de le protéger », plaidant pour des solutions européennes comme des droits de douane de 50 % sur les importations excessives dès 2026.

Roland Lescure, ministre de l’Économie, a qualifié le texte de « réponse populiste à un problème structurel » sur Bluesky, fustigeant une « pseudo-alliance officieuse » entre LFI et RN. Du côté du RN, le député Olivier Fayssat a expliqué sur X son abstention : « Il faut sauver l'entreprise, mais pas en la transformant en administration. Fausse bonne idée qui donne de faux espoirs aux salariés », reprenant finalement à son compte l’argument du RN.

Je prends acte du vote de l’Assemblée nationale qui vise à nationaliser ArcelorMittal. La pseudo-alliance officieuse, opportuniste et contre-nature de LFI et du RN ne réglera en rien les enjeux de concurrence déloyale qui déstabilisent l’entreprise.

— Roland Lescure (@rolandlescure.bsky.social) 28 novembre 2025 à 07:28

Les socialistes, favorables à une « mise sous tutelle » plutôt qu’une pleine nationalisation, ont tout de même voté pour. Malgré cette avancée, le texte risque d’être bloqué au Sénat, dominé par la droite. Les syndicats entendent maintenir la pression jusqu’au vote européen sur le plan acier le 3 décembre. Cette proposition ravive les luttes ouvrières historiques autour de l’acier.

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