Le CIO suspend la candidature de l’Indonésie pour les JO 2036 après son refus de délivrer des visas aux athlètes israéliens

Le Comité international olympique a suspendu tout dialogue avec l’Indonésie et appelle à lui retirer l’organisation de tout événement sportif international, en raison du refus de Djakarta d’accorder des visas aux Israéliens pour les Mondiaux. Une sanction inédite qui n’avait pas été appliquée à d’autres cas similaires, notamment contre la Russie.
Le CIO a annoncé le 22 octobre mettre un terme à tout dialogue avec le Comité national olympique d’Indonésie, après que le gouvernement indonésien a refusé d’accorder des visas à la délégation israélienne pour les Championnats du monde de gymnastique artistique organisés à Djakarta du 19 au 25 octobre 2025. L’instance olympique, par la voix de sa commission exécutive, estime que cette décision viole la Charte olympique.
« Tous les athlètes doivent pouvoir participer aux compétitions internationales sans subir de discrimination de la part du pays hôte », a rappelé le CIO dans un communiqué le 22 octobre. Le CIO a aussi recommandé à toutes les fédérations sportives internationales de ne plus organiser d’événements en Indonésie tant que le pays ne garantira pas l’accueil de tous les participants, « quelle que soit leur nationalité ».
Le gouvernement indonésien, fidèle à sa position historique, a rappelé qu’il ne reconnaît pas Israël et soutient la cause palestinienne. « Le gouvernement a une politique de ne pas entretenir de contact avec Israël tant que la Palestine ne sera pas reconnue comme État libre et souverain », ont déclaré les autorités.
Réactions, appels rejetés et convocations à Lausanne
La Fédération israélienne de gymnastique (IGF), qui avait pourtant reçu des assurances de participation en juillet, a tenté de contester la décision auprès du Tribunal arbitral du sport (TAS), en déposant deux appels. L’IGF a demandé soit à garantir la participation de ses athlètes, soit à déplacer, voire annuler le tournoi. Mais les deux requêtes ont été rejetées.
En réponse, le CIO a convoqué le Comité olympique indonésien et la Fédération internationale de gymnastique (FIG) à Lausanne pour s’expliquer. L’instance annonce également une réforme de ses critères d’organisation des tournois qualificatifs olympiques, exigeant des garanties écrites de la part des pays hôtes pour accepter tous les athlètes, sans discrimination.
Cette réaction musclée contraste fortement avec le traitement réservé à d’autres situations. Depuis 2022, de nombreux sportifs russes et biélorusses ont été exclus d’événements, souvent sans justification claire ni sanction contre les pays hôtes. Pourtant, aucune suspension de dialogue ou exclusion du processus olympique n’a été imposée dans ces cas.
Une candidature olympique indonésienne menacée, des doubles standards évidents
La décision du CIO porte un coup dur à l’Indonésie, qui avait présenté sa candidature pour accueillir les Jeux olympiques de 2036. Le pays avait reçu le soutien de son gouvernement, espérant que l’organisation des Mondiaux de gymnastique servirait de tremplin. Désormais, sans garanties nouvelles, cette candidature est gelée, voire définitivement écartée.
Plusieurs personnalités du sport russe ont dénoncé le deux poids deux mesures du CIO. Le double champion olympique Viatcheslav Fetissov a rappelé que « si nous ne sommes pas admis et que personne ne réagit, mais qu’un pays comme l’Indonésie affirme ses positions politiques et se fait immédiatement sanctionner, cela montre bien les limites de la prétendue neutralité du sport ».
Alors que l’Indonésie défend une politique de souveraineté cohérente avec son opinion publique, elle se voit brutalement exclue du processus olympique. À l’inverse, les mesures prises contre la Russie n’ont jamais provoqué de remise en question du CIO ni d’actions en faveur de l’inclusion.